Chasse en solitaire

Ce matin, j'étais partie chasser car je commencai à en avoir ras le bol du poisson !
Mon clan n'était pas encore levé et je sortit de ma tanière à pas de loup (ou de chat, comme vous préférez !).
Il n'y avait pas un chat (c'est le cas de le dire !) dans le clan désert, tout le monde dormait. Je quitta le clan et m'éloina des terrioires de mon clanen poursuivant un lapin dodu.
Il fonca dans un buisson : j'y courra aussi et mécrasa la tête la première contre un autre chat qui courait dans l'autre sens voulant attraper le même lapin.Vite remise de mes émotions, je dis :
-Exuse-moi, je ne t'avais pas vu. Je ne t'ai pas fait mal au moins ?

Depuis au moins un demi heure, je marchais, aux aguets ; je recherchais du gibier, car j'avais l'impression que mon estomac ne m'avait jamais fait autant souffrir. Mais nous étions à la saison des feuilles mortes, il était donc normal que les proies commencent à se faire rares, d'autant plus que dans ces contrées vivaient 4 clans, avec chacun plus d'une bouche à nourrir.
Je m'étais réveillé ce matin, roulé en boule dans le petit abri de fortune que j'avais creusé dans la neige (une technique de ma contrée natale ...), avec la sensation que tout mon être allait se rétracter tant mon estomac était vide. Je m'étais levé avec difficulté, transi de froid, et était parti à la recherche de ce qui allait être mon maigre repas.
Et soudain, là, un lapin : il était maigre, famélique, mais c'était un lapin tout de même, et il courait aussi vite que ses pattes pouvaient le porter. Je ne savais pas ce qui l'avait poussé à se jeter dans mes pattes, et je n'allais sûrement pas lui poser la question.
Dans un sursaut d'énergie, je m'élançai à sa poursuite, ignorant ma fatigue, car ne dit on pas que la faim donne des ailes ? J'étais en train de le rattraper, quand une forme d'un blanc quasiment invisible dans la neige me heurta de plein fouet, meurtrissant mon museau. Je roulai dans la poudreuse, mais me relevai aussitôt, poussant un feulement rageur, les griffes sorties, prêt à mettre mon agresseur en pièces de m'avoir volé mon déjeuner. Mais en posant mon regard sur l'autre chat, je sentis mon coeur s'arrêter : c'était une magnifique chatte au pelage d'ivoire, et aux yeux bleus étincelants. Elle déclara derechef :

-Exuse-moi, je ne t'avais pas vu. Je ne t'ai pas fait mal au moins ?

Je ne pouvais détacher mon regard de ses yeux bouleversants. Tout son être dégageait une impression de chaleur, posée et tranquille elle me fixait de ses prunelles azur.
Moi qui d'habitude était difficilement impressionnable, je balbutiai :

-N ... non, pas du tout. Je suis navré, vraiment ...

Les mots échappaient à ma langue d'habitude si acérée. Finalement, je me tus, attendant sa réaction.

Il avait l'air désolé mais moi, je l'étais encore plus : ce chat était plutôt maigre et devait avoir faim.
Je m'excusa :
-Je suis désolée, à l'évidence, je viens de te faire perdre ce qui devait être ton repas !
Veux-tu que je t'aide à chasser, pour me faire pardonner ? Tu dois avoir faim ...
Je lui fit un sourire et ses jolis yeux noisettes me regardèrent, ils allaient trrès bien avec son beau pelage marron et blanc.

La réponse de cette magnifique chatte ivoire me troubla encore davantage ; elle me proposais de m'aider à chasser ! Je ne m'attendais pas du tout à cela. Je ne voulais pas la déranger, mais d'un autre côté l'idée de passer un peu plus de temps avec elle me remplissait de bonheur. Qu'elle était gentille ! Sûrement bien trop pour moi, me dis-je, moi qui portais le signe de la malchance depuis ma petite enfance. Je décidai tout de même te tenter ma chance :

-Eh bien, bredouillai-je, si ça ne te dérange pas .... Il me plairait de chasser en ta compagnie.

J'avais peu d'espoir quand à sa réponse, mais ses yeux d'un bleu pur m'attiraient. J'attendais sa réponse avec appréhension.

-Eh bien, bredouilla t-il, si ça ne te dérange pas .... Il me plairait de chasser en ta compagnie
-Alors allons-y ! lancais-je, heureuse. Ou sont les meilleurs coins pour chasser ? Tu dois connaitre cet endroit beaucoup mieux que moi ... Je baissai la tête, honteuse : je n'avais aucun sens de l'orientation ! Le magnifique chat brun me regarda encore et ses beaux yeux noisette me firent chavirer. Il sourit.

-Alors allons-y ! lança-t-elle. Ou sont les meilleurs coins pour chasser ? Tu dois connaitre cet endroit beaucoup mieux que moi ...

Elle semblait heureuse, ce qui réchauffa mon coeur. Puis un éclair de honte passa sur son visage, et elle baissa la tête. Je me demandais pourquoi, et, soucieux de la réconforter, je lui donnai un coup de langue sur la joue, puis me reculai, un peu gêné de mon élan d'affection.

-Suis moi, m'exclamai-je. Je connais un coins qui grouille de souris en été, il devrait y en avoir quelques unes en hiver !

J'espérais qu'elle ne se demande pourquoi je n'y était pas en ce moment ; ma rapidité me faisait défaut, surtout pour les souris, et je ne voulais pas qu'elle découvre mon principal défaut le jour où je la rencontrais, et, ça mon esprit avait du mal à l'accepter, le jour où je tombai amoureux. Essayant tant bien que mal de cacher mon visage, je m'élançai vers la forêt, invitant par un mouvement de ma queue la belle blanche à me suivre.

-Au fait, dis-je, je suis Coeur d'Ambre.

Il me lécha rapidement la joue pour me réconforter et cela me fit rougir de plasir. Je rayonna intérieurement, sans même savoir pourquoi, ce chat m'attirait.
-Suis moi, Je connais un coins qui grouille de souris en été, il devrait y en avoir quelques unes en hiver !

-Au fait, je suis Coeur d'Ambre.
Il partit à toute vitesse. Je le suivis en courant. Nous nous arrètâme sdans une clairière tanquille, baignée de soleil, où m'expliqua sa technique de chasse.
Je le regardais, fascinée.

Je lui expliquai une technique de mon ancienne tribu : la chasse à plusieurs. Puis je lui enjoignit d'essayer. Nous n'attendîmes pas très longtemps avant qu'un petit rongeur sorte le bout de son nez. Je m'approchais de lui par derrière, puis effleurai le sol de ma patte pour créer une infime secousse. La souris détala, droit vers Etoile d'Espérance. Je savais que celle ci serait assez vive pour attraper la souris, je la regardai donc avec attention.

Il m'expliqua comment chasser à plusieurs.
Je l'observa, attentive et passionée.
Très vite, une petite souris se montra.
Coeur d'Ambre lui bara le passage et cette dernière fit demi tour dans ma direction. D'un coup de patte, je faucha le rongeur et l'acheva d'une morsure.
J'offrit le rongeur à Coeur d'Ambre.

Etoile d'Espérance fut aussi vive que je l'avais imaginé, à mon grand plaisir. Elle faucha le rongeur, et gentiment me l'offrit. A sa vue je me sentis saliver, mais le sens de l'honneur m'obligeais à lui laisser l souris, bien que j devinai qu'elle insisterais pour me le laisser. Alors un souvenir me revint, et je lui proposai :

-Tu ne peux pas me le laisser tout entier, tu as largement mérité ta part. Nous pouvons la partager si tu le désire ....

Plus je la regardai plus je la trouvais éblouissante de beauté et de bien être. On aurait dit une guerrière du clan des Etoiles venu tout droit de la toison argentée. Mais à l'idée que son coeur devait déjà appartenir à un autre chat, je me sentais étouffé de tristesse, je ne pouvais plus respirer tant j'avais peur.

-Tu ne peux pas me le laisser tout entier, tu as largement mérité ta part. Nous pouvons la partager si tu le désire ...
-Mais non vas-y, prends-le, j'ai déjà mangé avant de partir !
Sa réspiration se fit saccadée, et je devina qu'il avait faim.

J'acceptai avec gratitude le présent, et le dévorai avec ardeur, car j'étais vraiment affamé. Puis je regardai Etoile d'Espérance et lui proposai de continuer à chasser. Puis je la regardais, plus je la trouvais magnifique.
Après quelques heures de chasse, et quelques proies, je lui proposai de l'aider à ramener des rougeurs pour son clan. La vérité, c'est que je 'avais pas envie de la quitter, que j'aurais aimé passer plus de temps avec elle. J'attendis sa réponse à ma proposition.

(va voir à la grange !)

-Oui, bien sûr ! Viens, c'est par là !
J'étais très contente qu'il passe encore plus de temps en ma compagnie, car je ne voulais pas qu'il parte, j'auaris voulu que cet instant dure une éternité !
C'était dur à admettre, je sais, mais dès l'instant où je l'ai vu, j'ai su que je ne pourrai supporter de ne pas le voir ! Il me manquerait énormément, ne serait-ce qu'une journée et l'idée qu'il aimait sans doute déjà une autre chatte, bien plus belle que moi, me donnait envie de vomir.

Quand elle me répondit positivement, mon coeur bondit à l'idée de passer plus de temps avec elle. J'attrapai deux souris, et me préparai à la suivre, la regardant d'un oeil brillant de passion.
Elle me conduisit d'un pas vif jusqu'aux frontières de son clan, mais quand je sentis l'odeur de son clan, je m'arrêtai brutalement. Puis je fis quelques pas en arrière, et déclarai d'une voix grave :

-Je suis désolé, je ne peux pas aller plus loin.

La vérité, c'est que j'avais peur de découvrir son clan, ses amis, et peut-être aussi le chat qui habitait son coeur. A cette pensée, mon humeur joyeuse s'assombrit, et j'essayai de repousser la belle chatte de mon esprit, de peur d'être déçu. Je n'y parvins pas. Elle était tellement belle, joyeuse, souple, énergique ... elle me plaisait de plus en plus.

-Pourquoi ? demandais-je, désemparée.
Un instant, je douta que le matou brun en avait assez de ma compagnie et voulait s'en aller.
Puis, je pensa à Petite Rosée, si mignonne, qui vivait avec Coeur d'Ambre. J'étais jalouse et je me traitais moi-même de crotte de souris : le jolie solitaire devait voir beaucoup plus souvent que moi le beau chat brun et j'étais sûre qu'ils étaient amoureux.
Voila pourquoi, il tenait tant à mettre des distances entre lui et moi : il ne voulait sans doute pas que sa compagne nous voit ensemble.
J'avais la nausée rein que de penser que les deux solitaires s'aimaient.

Après mon exclamation, elle demanda d'un ton désemparé :

-Pourquoi ?

Je percevais un doute dans ses yeux. Comment lui avouer que j'avais peur de découvrir le chat qu'elle aimait ? Je déclarai maladroitement :

- Eh bien .... la plupart du temps, les solitaires comme moi sont mal vus dans es clans... je ne veux pas te déranger, vraiment.

Quand je pensais que j'allais devoir la laisser dans quelques minutes, mon coeur se serrais de désespoir. Je laissai échapper malgré moi :

- J'espère qu'on se reverra bientôt, et souvent désormais. Je .....

Mais je me tus, mal à l'aise. Je voulais qu'elle me retienne, qu'elle me dise qu'aucun chat n'habitait son coeur, mais je savais que c'était faux. J'attendis sa réponse avec appréhension.

- Eh bien .... la plupart du temps, les solitaires comme moi sont mal vus dans Les clans... je ne veux pas te déranger, vraiment.

- J'espère qu'on se reverra bientôt, et souvent désormais. Je .....
Au fond, je savais qu'il avait raison mais la perspective de le quitter me chamboulait.

-Alors ... on se voit demain, a l'aube, aux 4 chênes ? demanadsi-je.
Au moins, j'aurai encore la satisfaction de le dévorer du regard autant que je veux.
Car si son coeur appartenait sans doute à Petite Rosée, cela ne m'empéchait pas de le voir.

Et même si je n'étais pas libre de l'aimer, j'étais libre de l'admirer autant que je voulais.

Etoile d'Espérance demanda :

-Alors ... on se voit demain, a l'aube, aux 4 chênes ?

Quand elle déclara cela, mon coeur bondit dans ma poitrine, comme si il voulait réellement sortir pour aller retrouver celle qui l'avait conquit en quelques minutes. J'avais sincèrement envie de la revoir, déjà, avant même de la quitter. J'acquiesçai avec plaisir :

- Ça me plairait de te revoir demain ..... Aux quatre chênes ? D'accord . J'y serais.

Je laissai échapper un sourire, et dans une impulsion, léchai la joue de la belle chatte. Puis je la regardai avec tendresse. Dans un soupir, je laissai échapper un " au revoir ", estimant inutile de prolonger cette torture. Je commençai à m'éloigner de quelques pas, la résolution vacillante, quand soudain je me retournai, incapable de la laisser derrière moi plus longtemps.

Rapidement, il me lécha la joue puis il s'en alla, marmonna un bref " au revoir".
Je le regardais partir avec une pointe de nostalgie quand soudain il se retourna et me dit :

J'avais les yeux brillants, et, pendant un instant, je songeais à lui avouer mes sentiments. Puis je me ravisais, et déclara un simple :

- Tu es très belle.

Puis je m'en allai, bondissant dans la neige. J'espérais que notre rendez-vous du lendemain se passerait mieux, et que je pourrais lui avouer ce que je pensais d'elle.


(On continue aux quatre chênes ?)