Et si ce n'était que le commencement ?

Et si ce n'était que le commencement

Le temps était radieux pour ce début de soirée, pour la première fois mon passage en ce lieu ne semblait pas une mauvaise chose. Je compris vite pourquoi lorsque j'aperçut le chemin du tonnerre. Cette chose puante était sûrement la dernière qu'avait vu Petit Eclat...
Une peur envahi mon esprit, cela ne m'était encore jamais arrivé, qu'est ce que le Clan des Etoiles voulaient me dire ?
Je levais les yeux vers le ciel comme pour y chercher une réponse. Lorsque mon regard croisa une étoile je compris qu'il était bien plus tard que je ne me l'imaginait. Le ciel s'était voilée avec le manteau noire de la nuit. Il faisait sombre, bien que la lune soit pleine.

Un bruit attira mon attention, quelque choses était sorti d'un buisson en face de moi. De l'autre côté du chemin je vit une jeune chatonne, elle avait un beau pelage grise foncé. Ses yeux étaient baissés vers le chemin du tonnerre qu'elle sembla observer sous toutes ses coutures. Elle posa une de ses petites pattes sur la substance granuleuse. J'imaginais qu'elle allait la retirer et rebrousser chemin pour retourner dans la pouponnière de son Clan avec sa mère et sûrement ses frère et soeurs, mais non, elle posa une deuxième patte sur le Chemin du Tonnerre, puis une troisième bientôt elle entreprit de le traverser. Ses yeux étaient toujours fixé sur ses pattes. Elle ne les leva qu'au bout de quelque minutes. Ses yeux était d'un gris délavé. La vu de son regard me fit comprendre que cette chatonne n'était autre que Petit Eclat. J'aurais aimé lui crier de partir mais mes mots restaient caché dans les abîmes profonde de mon âme.

-Petit Eclat n'est jamais morte, tu es Petit Eclat, tu la sera a jamais. Ce n'est pas un nom qui changera celle que tu es vraiment. Désir de l'Enfer n'est que ton enveloppe charnel, Petit Eclat est celle que ton âme reflète. Cette voix m'était inconnue, j'essayait en vain de la reconnaître, mais je compris bien vite que ce n'était pas une voix comme les autres... c'était la voix de ma mère, celle qui me berça pendant 3 Lunes aux côtés d'Aube Sombre.

Cette Chattonne n'était autre que moi. J'avançait a mon tour sur le chemin du Tonnerre, ne quittant jamais Petit Eclat des yeux. Observant ses courbes magiques illuminées par la lumière des Etoiles. Ses yeux de brume qui semblait voire a travers le miroir. Mon Miroir.

Une lumière jaune envahi la route, je tournais ma tête vers celle ci, imitée par la chattonne. Le Monstre se rapprocha de moi. Je levais les yeux vers la Toison Argentée et compris que j'allais m'envoler vers elle toute comme une pati de Petit Eclat l'avait fait plusieurs Lunes avant moi. Mon regard se tourna vers la chattonne qui avait pris l'apparence d'Aube Sombre. Elle me regardait, souriant légèrement même si je vit dans son regard une pointe de tristesse, je vit un chat Miel a côté d'elle, ils semblaient s'aimer.

-Je serai toujours là, avec toi... pour toi, jusqu'à ce que tu me rejoigne. murmurai-je a ma soeur.

M'entendait-elle? Me Comprenait-elle?

La Lumière devint aveuglante, ma soeur avait disparue, mais Petit Eclat était toujours là, en face de moi.

-Cette Fois, nous y allons ensemble, cria-t'elle

Le Monstre était en face de moi, je le regardait le défiant a moitié.
J'eu envie de fermer les yeux face a cette fureur lumineuse. Mais ils restèrent ouvert. Je ne vit bientôt plus rien, mes oreilles bourdonnaient, le sol tremblaient.


J'ouvrit les yeux, le silence régnait, ou était-je?
Il faisait beau et chaud. Je prit peine a me lever mais une fois debout le spectacle n'était plus le même.
C'était comme ça au dessus de nuages ...

J'entendis des miaulement de chatons joyeux. Des cris de victoire de chats heureux. Devant moi apparue un chat couleur feu. Puis une autre couleur de jaie irradié par plusieurs tâches blanches.

-Bienvenu Petit Eclat.murmura le chat flamme.

Cela faisait trop longtemps que ce noms n'était plus le mien.

-Vous devez faire erreurs ,le rectifiai-je, mon nom est Désir de l'Enfer.

Il fit un non le de la tête et baissa la yeux vers le sol qui devint translucide. En bas, loin très loin, trônait une chatte noire, couché sur le chemin du Tonnerre, une tâche de sang vers la nuque.

-Son nom est Désir de l'Enfer dit le chat roux

Le sol se referma, et devint tel un miroir, je m'y vit reflétée par le chaton que j'était autrefois.

-Le sien est Petit Eclat esquisa le chat noire et blanc.

J'était en haut...

Je parcourais la plaine lentement, sous le soleil déclinant de ce crépuscule d'été. La douce chaleur me caressait l'échine, et pourtant je ne ressentais qu'un grand vide, un trou béant, depuis quelques minutes. J'étais seule. Seule.
A cette pensée je frissonnai. Je ne m'étais jamais sentie aussi seule depuis l'accident de ma soeur, Petit Eclat. Et ce sentiment de vide s'accentuait, comme de grands coups de griffes sur mon estomac.
On me lacérait le ventre. Et à ce désagréable malaise s'ajoutait maintenant la Peur.
Une peur saisissante, grandissante. L'air me manquait, j'oubliais même la caresse du vent sur mon dos, l'odeur de la plaine, le foulement de l'herbe sous mes pattes.
Et soudain je la sentis : l'odeur métallique du sang et, pire, l'atroce puanteur de la mort.
Alors je me précipitai ; devant moi, le chemin du Tonnerre. Mon coeur d'habitude si posé se mit à bondir, mes pattes solides à trembler. Le gouffre s'ouvrait devant moi.
Petit Eclat.
Ou du moins, son corps. Sa chair écrasée, ses os broyés, et, pire son sang, mon sang, qui s'écoulait lentement.
Non, ça n'était pas possible. Pas ça !!!!
Mais si, c'était ça. L'atroce réalité s'imposait à moi, me broyant le coeur. M'enserrant les poumons.
En deux bonds je fus près d'elle, et traînai doucement son corps mutilé loin du chemin de la Mort. Rien que la vue de son cadavre me donnait envie de m'ouvrir la gorge pour la rejoindre. Ma soeur bien aimée, le joyau de mon âme, mon autre moitié, était morte.
Une autre vague de chagrin menaça de m'envahir. Je baissai les yeux vers la tête couleur de nuit de ma soeur. Même son doux poils noir était souillé de sang. Alors, dans un ultime hommage à Petit Eclat, je léchai son corps meurtri, accompli la cérémonie du Partage.
Je ne sus combien de temps je restai là, près d'elle. La notion du temps m'échappais, je me laissai aller dans la tristesse de la perte d'un être cher.
Je me levai, les muscles endoloris. Et doucement, je dis, accablée de peine :

"-Ma soeur, mon coeur. Je serais la seule à te pleurer. Mais je t'en supplie, ne m'oublie pas... "Mon gémissement s'accentuai, et soudain je criai dans la nuit :
-Ne me laisse pas !!!!!

Lentement, alourdie par la peine, je creusai une tombe pour ma soeur, sur le territoire qui nous avait vu naître. Quand ce fut fini, je pouvais à peine marcher. Alors, levant les yeux vers la toison argentée qui me dominait, je murmurai :

"Petit Eclat, je te retrouverais. Je te retrouverais."